La crise de la déforestation au Cameroun : révéler les complexités de la coupe des bois et le rôle de l’Etat.
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Au Cameroun, le secteur de la coupe du bois pose un dilemme important au gouvernement. Ce problème découle d’une confluence de facteurs, principalement le manque persistant d’opportunités d’emploi et la question urgente du chômage des jeunes que l’État n’a pas réussi à résoudre de manière efficace. Ces acteurs le plus souvent sont motivés par les ressources abondantes que présentes les parcs nationaux, notamment le parc de Waza, le parc du Beau Lion, le parc de la Bénoué, le parc de Bouba Djidda et le parc du Dja. La coupe du bois, en particulier, est devenue un secteur lucratif qui génère des revenus substantiels pour l’État camerounais. En particulier, la réserve du Dja et le parc national de Campo Ma’an contribuent de manière significative à ce flux de revenus. Le bois extrait de ces zones est exporté via la route maritime du port autonome de Douala et vers les régions frontalières des pays voisins. En conséquence, le pays s’est assuré une place parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de grumes. Son économie est divisée en deux grands secteurs économiques : l’agriculture et la sylviculture, qui a représenté près de 17% du PIB en 2022.

Le trafic de bois est devenu un secteur de la finance informelle.

Pour de nombreuses communautés, la coupe de bois représente une source vitale de revenus et un moyen de survie face à des opportunités économiques limitées. Les revenus tirés de la vente du bois peuvent aider les familles à couvrir les dépenses essentielles telles que la nourriture, les soins de santé et l’éducation. Cependant, cette pratique pose également un défi important à la gouvernance environnementale. Les problèmes agricoles et les cultures de rapport, associés au besoin de chaleur, à la construction de logements et à la production de charbon de bois, contribuent également à la demande de bois. Dans les régions méridionales, une espèce de bois particulière connue sous le nom de « matanda » ou peluvier, que l’on trouve principalement dans le parc national d’Edéa, fait l’objet d’une coupe abusive. Ce problème est exacerbé par la croissance démographique du Cameroun depuis son indépendance. La population est passée de 2 600 000 habitants en 1962 à plus de 27 000 000  habitants, selon les estimations de l’Institut national de la statistique.

Selon Marcel Beat, militant écologiste, plus de 80 % des palmiers de Youpwe ont été abattus. Ce phénomène est principalement dû au fait que la communauté locale a besoin de bois comme combustible pour cuisiner, fumer le poisson, faire fonctionner les fours, etc. Dans l’est du Cameroun, où les ressources en bois sont plus abondantes, le trafic illégal de bois a connu une augmentation notable. En 2018 et 2019, des entreprises locales établies telles que BU’MO et Foder ont été impliquées dans l’exploitation non autorisée, en collaboration avec les populations autochtones. Dans l’extrême nord du Cameroun, le bois représente plus de 70% de l’approvisionnement énergétique. Dans la région de l’Adamaoua, connue pour ses zones de pâturage, les éleveurs sont contraints de défricher la forêt pour améliorer la visibilité de leur bétail.

Le rôle de l’Etat dans la lutte contre l’exploitation forestière au Cameroun.

La loi forestière de 1994 a décentralisé la gestion forestière au profit des autorités locales. Cette réforme visait à renforcer les pratiques et les régimes de gestion au sein de l’État tout en favorisant une plus grande participation de la population locale aux processus de prise de décision. L’un des principaux objectifs de la réforme était de contribuer à la réduction de la pauvreté en améliorant les conditions de vie des populations rurales. Cet objectif a été atteint grâce à divers projets visant à répondre aux besoins fondamentaux et à fournir des services essentiels aux villages. Il s’agit notamment de l’approvisionnement en eau potable, de la construction et de l’entretien des routes, des écoles, des établissements de santé et de l’accès aux médicaments. Les forêts tropicales humides sont largement reconnues par les experts comme les « poumons de la planète » en raison de leur rôle vital dans le processus de photosynthèse. Grâce à la photosynthèse, ces forêts absorbent et capturent le dioxyde de carbone de l’atmosphère et libèrent de l’oxygène, qui est essentiel au maintien de la vie sur Terre.

L’appauvrissement et la destruction de ces forêts tropicales ont des conséquences importantes pour l’environnement et le bien-être humain. L’un des effets immédiats est la réduction des rendements agricoles. Les forêts tropicales humides fournissent d’importants services écosystémiques, tels que le cycle des nutriments, la pollinisation et la régulation de l’eau, qui sont essentiels à la productivité agricole. Lorsque les forêts pluviales sont défrichées ou dégradées, ces services écosystémiques sont compromis, ce qui entraîne une baisse de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire. Les efforts visant à lutter contre la déforestation, à promouvoir le reboisement et la restauration, et à mettre en œuvre des pratiques durables sont essentiels pour préserver ces écosystèmes essentiels et atténuer les conséquences profondes de leur disparition.

 

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